POURQUOI LA CITOYENNETÉ BANYAMULENGES EST-ELLE SI DISCUTABLE EN RDC ? COMPRENDRE LE CONFLIT ETHNIQUE DU SUD-KIVU.


La Province du SUD-KIVU fut créée en 1988, elle compte neuf territoires, dont le territoire de FIZI et UVIRA où des violents conflits Ethniques opposent, depuis plus d’un siècle, la Communauté ethnique dit BANYAMULENGE contre toutes les autres Ethnies qui peuplent ces deux territoires du SUD KIVU, notamment les ethnies BABEMBE, BAFULIRO, BAVIRA et BANYINDU. Historiquement, Les l’ethnie BANYAMULENGE n’est pas la première à migrer vers le Congo-Kinshasa et à revendiquer une identité Congolaise au regard de sa participation et son implication historique et ancestrales dans le développement socio économique de l’actuelle République démocratique du Congo. Mais pourquoi la Congolité de l’ethnie BANYAMULENGE a toujours été autant douteuse et contestée en RDC, particulièrement au SUD KIVU par des ethnies autochtones, au point d’en arriver a une crise régionale qui déstabilise la RDC tout en compromettant ses rapports diplomatiques envers quelques-uns des pays frontaliers, Notamment la Tanzanie, Le Burundi et le Rwanda? Que reproche t-on, concrètement, aux BANYAMULENGE, pourquoi sont-ils aussi indésirable en RDC ?

ORIGINES ANCESTRALES ET GERMES DE CONFLITS ETHNIQUES AU SUD KIVU.


Les BANYAMULENGES constituaient, à l’époque, un petit groupe nomade des éleveurs Tutsis d’expression Rwandaise, originaires du BURUNDI et RWANDA qui, durant les années 1882, ont décidés (Comme ce fut le cas pour les MBORORO dans les territoires UELES) de migrer vers l'actuel province de SUD-KIVU, précisément, dans les régions montagneuses, très reculées et non peuplées, appelées hauts plateaux d'ITOMBWE, à la recherche des pâturages pour leurs Bétails. Les ethnies autochtones de cette Région qui les ont accueillis en qualité de visiteurs, passagers et étrangers, n'auraient jamais acceptées l’idée d’une cohabitation permanente et définitive avec les BANYAMULENGE. C’est peut-être pour cette raison qu’un sentiment xénophobe et ANTI-RWANDOPNONE fut coutumièrement, transmis de générations durant jusqu’à notre époque. Cependant, une cohabitation ethnique fragile a, tout de même, été rendu possible, malgré des fortes divergences foncières, grâce a la complémentarité culturelle et économiques entre les BANYAMULENGE et les quartes ethnies autochtones a savoir les BABEMBE, BAFULIRO, BAVIRA et BANYINDU. En effet, si ces ethnies autochtones étaient essentiellement agricultrices, les BANYAMULENGE ont apportés dans ces territoires une technologie d’élevage et de la viande de bovin à bon prix. Cela a permis un échange économique fructueux des légumes, céréales, épices cultivés par les autochtones du SUD KIVU contre de la bonne viande de bœuf, porc et chèvres que proposaient les BANYAMULENGES. Un véritable marché des biens et services a donc facilité une cohabitation dans la région, Mais cela n’a jamais effacée le sentiment xénophobe et Anti-Rwandais qu’entretenaient les ethnies autochtones du SUD KIVU contre les BANYAMULENGE : ce petit groupe d’éleveurs bénéficiaire d’un statut de visiteur et occupant temporaire des hauts plateaux d’ITOMBWE.

POURQUOI LES BANYAMULENGE SONT AUTANT DETESTES DANS LE SUD KIVU. DEBUT DES CONFLITS ET DETERIORATION IRREVERSIBLES DE LA REPUTATION ETHNIQUES DES BANYAMULENGE AU SUD KIVUL?


Lors de la rébellion Maï-Maï SIMBA au SUD-KIVU, à KAMANYOLA, en 1963, la communauté BANYAMULENGE (dont les bétails étaient méchamment confisqués par les rebelles Maï-Maï SIMBA a titre de ration alimentaire pour nourrir les Rebelles) s'est sentit obligée de s’allier aux forces armées gouvernementale avec l’intention de protéger ses bétails de la méchanceté et pillage des rebelles SIMBA. Ainsi, les BANYAMULENGE ont largement contribuées a la défaite des rebelles SIMBA en servant comme espion et milices alliées aux forces Gouvernementales. Cette alliance entre les BANYAMULENGE et le gouvernement Congolais fut très mal perçu par les communautés ethniques voisines au sein desquelles les rebelles Maï-Maï SIMBA furent majoritairement recrutés et qui ont subit des lourdes pertes matérielles et humaines. Du côté BANYAMULENGE, cette collaboration militaires avec le régime politique MOBUTU contre les rebelles Maï-Maï SIMBA les a ouvert les portes et offerte des opportunités dans le domaine de la politique, éducation et emplois. Plusieurs BANYAMULENGE ont pu émergés dans les milieux des affaires et en politique notamment à KINSHASA et BUKAVU. Ainsi fut créée la dénomination BANYAMULENGE pour différencier les ressortissants Rwando-Burundais installés, depuis des années, au SUD KIVU dans hauts plateaux d'ITOMBWE et les autres ressortissants Rwandais et Burundais qui se sont plutôt installés au NORD KIVU dans les territoires de RUTSHURU et MASISI, qui a leur manière, menaient egalement une bataille identitaire contre les ethnies autochtones du NORD KIVU, Notamment les BAKUMU, NYANGA, TEMBO, HUNDE. Mais, cette émancipation BANYAMULENGE fut de courte durée, car en 1982 une coalition des ethnies du SUD-KIVU a réussi à influencer la promulgation d’une loi qui supprima la citoyenneté zaïroise des BANYAMULENGE contrairement à une disposition antérieure qui accordait la nationalité zaïroise à tout individus ou citoyens présent sur le territoire national zairois au moment de sa promulgation. Ainsi, les BANYAMULENGE furent excluent des élections législatives de 1982 et 1987 et de la Conférence nationale souveraine, une situation qui provoqua la révolte BANYAMULENGE contre le symbole de l'état zaïrois.

L’ACCORD SECRET CONCLUT ENTRE LES BANYAMULENGE ET LE MAJOR PAUL KAGAME CONTRE L’ETAT ZAIROIS.


Le rejet dont ont été victimes les BANYAMULENGES de la part des ethnies voisines sudkivutienes et de l'Etat Zairois à conduit les BANYAMULENGE à s'allier à la rébellion tutsis Rwandaise du FPR dirigée par le Major Paul Kagame (à l'époque filleul du président YOWERI MUSEVENI et chef de renseignements militaire de l'Ouganda) pour la conquête du Rwanda en 1994, en échange d’une aide Militaire et Diplomatique Rwandaise (Si KAGAME prévenait prendre le contrôle du RWANDA) pour renverser le régime du Maréchal MOBUTU et accéder à la citoyenneté zaïroise grâce au prochain régime politique qui sera installé par le Rwanda. Ainsi fut créé AFDL, grâce au concours initial de la tribu BANYAMULENGE avec à sa tête Laurent désiré KABILA (Très contesté, au départ, pour son rôle dans la rébellion Maï-Maï SIMBA en 1963 qui a couté aux BANYAMULENGE plusieurs Bovins). Le Rwanda s’est sentit doublement obligé de faire la guerre au Zaïre : D’abord pour honorer l’accord conclut entre les BANYAMULENGE et le Général Paul KAGAME, ensuite pour poursuivre la milice Hutu INTERAHAMWA, refugiée en RDC, que le Rwanda accusait d’être responsable du Génocide Rwandais contre les Tutsis.


La prise du pouvoir de L'AFDL grace aux Rwanda a permis aux sujets BANYAMULENGES d'occuper des postes de Responsabilités en RDC. Ce fut Notamment le cas de Benjamin SERUKIZA (Vice-gouverneur du sud Kivu), Jonas SEBATUNZI (Procureur général de la Republique), Mutabazi MUNTU (Directeur de L'ANR), BIZIMA KARAHA (Ministre des affaires étrangères), Moïse NYARUGABO et Azarias RUBERWA (politiquement très acifs en RDC jusqu’à nos jours). Mais à partir de 1998 (durant la deuxième guerre de la RDC),

Ce nouveau statut dominant des BANYAMULENGE les a conduit à se venger en perpétrant des massacres et génocides au SUD KIVU contre les BABEMBE, BAFULIRO, BAVIRA et BANYINDU : les quatre ethniques autochtones, voisines xénophobes et rivales ancestrales. Ainsi le général issu des BANYAMULENGE Jules MUTEBUSI se chargea d’exécuter la sentence en perpétrant des massacres atroces, apocalyptiques et infernaux à MAKOBOLA, UVIRA, KASIKA et KATOGOLA. Ces génocides seront oubliés et intentionnellement ignorés par le pouvoir politique KABILISTE en vertu des accords secrets de L’AFDL conclus entre Les BANYAMULENGE, Le RWANDA et La Kabilie. Mais les rebelles Maï-Maï YAKUTUMBA (composés des victimes de ces massacres et génocides perpétrés par les BANYAMULENGES contre les ethnies autochtones du SUD KIVU) refusent d’oublier ces génocides et ont décidés depuis l’année 2007 de combattre et chasser définitivement les BANYAMULENGE de la RDC.

LA NATIONALITÉ CONGOLAISE, FINALEMENT, ACCORDÉE AUX BANYAMULENGE : UNE CREANCE BANYAMULENGE RECOUVRÉE.


En 2003, grâce au gouvernement de transition 1+4, la communauté BANYAMULENGE fortement représentée dans les institutions de la République obtient après un lobbying acharné et une redoutable bataille politique, la création d'une entité administrative entre les territoires de FIZI et UVIRA. Ils décidèrent ainsi de baptiser leur Nouveau chefferie conquis durant un siècle, avec beaucoup de sacrifice, du nom de MINEMBWE. Ils obtiennent également la citoyenneté Congolaise de façon globale, même si certains acteurs politiques congolais auraient souhaités que cette citoyenneté soit accordée au cas par cas et qu’un procès soit organisé pour que les victimes des Massacres perpétrés par les BANYAMULENGE obtiennent justice. Pour les autres Ethnies autochtones du SUD KIVU, la création du chefferie de MINEMBWE dediée aux BANYAMULENGE est inacceptable. Les massacres perpétrés par ces BANYAMULENGES n'ont jamais été digérées par la coalition des familles des victimes. La traîtrise des Banyamulenges lors la rébellion Maï-Maï SIMBA de 1963 et leur alliance avec le Rwanda contre le Zaïre en 1996 n'ont jamais été pardonné non plus. De nos jours, chaque ethnie dans le territoire de FIZI, UVIRA et MWENGA se constitue une milice Maï-Maï d'auto-défense pour assurer sa sécurité tout en envisageant la possibilité d’une vengeance quelconque contre les BANYAMULENGE. Les milices BANYAMULENGES soutenues, curieusement, par le RWANDA et par les FARDC font face constamment à une coalition des Milices (BEMBE, FULIRO, VIRA et NYINDU sous le commandement du Capitaine AMULI YAKUTUMBA) pour défendre son identité et son droit de citoyenneté en RDC. En mai 2019, La communauté BANYAMULENGE fut accusée d'avoir assassinée délibérément un chef coutumier FULIRO. Toutes les milices ethniques et autochtones du SUD KIVU sont, aujourd’hui, déterminées à conquérir MINEMBWE et supprimer la présence BANYAMULENGE en RDC, malgré les tentatives d'apaisement de la MONUSCO, des FARDC et de Azarias RUBERWA. Apres les récentes déclarations imprudentes du président Félix TSHISEKEDI au sujet de la nationalité congolaise des BANYAMULENGES, Ce conflit ethnique au SUD KIVU a pris une toute autre dimension dont les conséquences politique et socioéconomiques qui en découleront risque d’être dévastatrices pour la région du Grand Lac.


Fabien OLONDO

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