LA CONFRERIE MAÏ-MAÏ : UNE SOCIETE SECRETE A LA FOIS MYTHOLOGIQUE QUE DANGEREUSE. COMPRENDRE L’HISTOIRE ET LES VALEURS SOCIALES DES MAÏMAÏ
La mythologie Maï-Maï tire son origine d'une époque très lointaine, bien avant la colonisation. Il faut remonter aux siècles ancestraux et préhistoriques pendant lesquelles le système social africain subit des profondes transformations et bouleversements à cause de l’occultisme et la Magie Noire égyptienne. Chaque Royaume se vit obligé de revoir sa stratégie militaire, en tenant compte des paramètres mythologiques et fantastiques à la mode, qui ont portés L’Egypte antique au rang de la nation la plus puissante au monde avant notre ère.
Ainsi naquis deux rangs sociaux dans la culture africaine. Le rang de sorcier : considéré comme Médecin, ingénierie, conseiller royale et le rang de guerrier, chevalier doté d’un pouvoir mystérieux (issue d’une source d’énergie ou l’un des quatre éléments de la nature) dont la vocation principale est la protection du Royaume, de sa famille et de son ethnie.
L’histoire des guerriers Maï-Maï tire son origine de l’Egypte antique, faisant référence à l’une des brigades de l’armée Egyptiennes antique, composée uniquement des commandos (invincible par un non initié) qui puiseraient leurs forces, pouvoirs, et puissances physique parmi les quatre éléments de la nature, principalement dans l’eau (ma’an en arabe), mais aussi de la terre. Le commando Maï-Maï est donc une brigade composée des guerriers qui doivent leur puissance aux dieux et entités invisibles vivant dans l’eau. Leur efficacité au combat se limite aux environs des cours d’eaux et affluents, au de la desquelles, ils deviennent impuissants et vulnerables. Leur mission initiale était la sécurité du fleuve Nil qui s’étend de L’Egypte, en passant par Le soudan, L’Ethiopie jusqu’au Lac Victoria partagé entre L’Ouganda, le Kenya et La Tanzanie.
Les Maï-Maï en RDC
En République démocratique du Congo, la mythologie Maï-Maï (qui revêt des dénominations différentes selon les ethnies) fut perpétuée par certaines ethnies descendantes de L’Egypte antique. Ces ethnies se situent, géographiquement, au bord du fleuve Congo, rivières et Lacs. La confrérie SIMBA est la première obédience de l’idéologie Maï-Maï créée en RDC. Ses premiers adhérents se comptaient parmi les ressortissants des anciennes provinces de Haut-zaïre, Bandundu et le Grand-Kivu. Les activités de cette confrérie furent connues du grand-publique au début de 1961, après l’assassinat de Patrice Emeri LUMUMBA.
De nos jours, les Maï-Maï sont très actifs dans trois provinces de la RDC, notamment au NORD-KIVU, SUD-KIVU et ITURI. Mais, c’est principalement au NORD-KIVU ou s’observe un activisme grandissant des Maï-Maï à cause de l’absence de L’Etat et d’un dangereux conflit ethnique qui a provoqué un climat d’insécurité, de génocide et assassinat a grande échelle. Un violent conflit dans lequel plusieurs factions Maï-Maï (représentant chacun une ethnies) se livrent à des sanglantes batailles sans merci.
Principes, valeurs et culture Maï-Maï.
La confrérie Maï-Maï est donc une société secrète composée de plusieurs courants différents qui se différencient par leur modes opératoire et rituels religieuses à respecter avant, pendant et après une bataille. Cependant, les mouvements Maï-Maï, aussi différents soient-ils ont des points communs.
1. Les Maï-Maï ne peuvent combattre que pendant quelques heures. Aussi puissants, invincibles et redoutables qu'ils peuvent paraitre, les fétiches et vertus mystiques Maï-Maï ne sont pas permanents. Tout au plus 4 heures après une bataille, les guerriers Maï-Maï deviennent impuissants extrêmement vulnérables, obligés de battre en retraite pour assurer leur survie. Selon la cosmogonie Egyptienne, la décapitation est le seul et unique moyen de certifier la victoire d’un guerrier Maï-Maï face à son adversaire
2. Les Maï-Maï sont xénophobe. Fidèle à leur motivations ancestrales, Les Maï-Maï militent d'abord et avant tout pour des intérêts tribaux ethniques et familiales. Garantir l'intégrité territorial de leurs villages, territoires. C'est peut-être pour cette raison que les Maï-Maï ne tolèrent Jamais la présence Rwandaise, Ougandaise ou étrangers dans les territoires où ils sont installés. Les communautés Rwandophones qui ont bénéficiés de la nationalité congolaise sont considérées par les Maï-Maï comme des ennemis éternels.
3. Les Maï-Maï ne s'approchent jamais des épinards (et certains plantes semblables) : ils ne les consomment pas et ne s'y approche jamais au risque de perdre leur pouvoir mystique. Leurs ennemis plantent des épinard tout autour de leurs positions pour se protéger des attaques Maï-Maï.
4. Les Maï-Maï se revêtent souvent des feuilles d'arbre et gris-gris sensés leur rendre invisible pour mieux surprendre l'ennemie. Certains mouvements préfèrent une nudité pure et simple sur le champ de bataille pour décupler leur force et mieux communier avec la nature et l’eau (leur source d’énergie). Ils prennent un bain complet et boivent abondamment d’eau avant la bataille.
5. Un combattant Maï-Maï ne doit pas pointer du doigt une personne ou une chose donnée durant le combat, mais plutôt par le poing (même rituel observé par La Secte BDK de Ne MWANDA NSEMI). Selon la mythologie Maï-Maï, ce geste très significatif permet de se prévenir de la colère des ancêtres.
La RDC est, de nos jours, parmi les dernières nations au monde dans lesquelles s’observent un activisme grandissant des milices ethniques, notamment les MAÏ-MAÏ, BAKATA KATANGA, BUNDU DIA KONGO, KAMUINA NSAPU et les ENYELE. Cela se justifie par la faiblesse de L’Etat congolais, de la police et de l’armé. Cette impuissance de l’armé contraint la population à suivre comme faisaient leur ancêtres plusieurs siècles auparavant.
Fabien Olondo.
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