LA VILLE DE GOMA: BELLE DE L’EXTERIEURE, MAIS VILAINE A L'INTÉRIEUR. UNE VILLE À LA FOIS TOURISTIQUE QUE MEURTRIÈRE.

La ville de Goma totalise 135 ans aujourd’hui, depuis sa découverte en 1886 ans par l’explorateur allemand Gustave GOTZEN. Mais, sa création par une confrérie des pécheurs, remonte trois siècles auparavant, lorsque plusieurs pécheurs provenant des villages différents (essentiellement rwandais) décidèrent de s’installer au bord du Lac KIVU (dans l’actuel Quartier KITUKU) pour partager des connaissances et techniques de pêche. La confrérie se faisait appeler NGOMA qui fut rebaptisée à GOMA par L’explorateur GOTZEN. Quelques années après sa découverte par L’explorateur GOTZEN, la ville des pécheurs fut transformée en 1910 à un centre commerciale colonial BELGE très important ou fut installa plusieurs entrepôts dans lesquelles transitaient des minerais, du bois, du café et du cacao et autres denrées destinées à la transformation. Ces activités commerciales coloniales concentrées dans l’actuel quartier BIRERE attirèrent une main d’œuvre massive, essentiellement d’origine rwandaise. Ainsi naquis la ville de GOMA, actuel chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Historiquement, la ville de GOMA connu 84 ans de paix et tranquillité depuis sa création jusqu’à 1994, lorsque les forces armées rwandaise, en débandade, envahirent la ville après leur défaites face à la Rébellion rwandaise FPR dirigée par Le Major Paul KAGAME. Cette année marqua un bouleversement social et culturel dans la ville de Goma. Au début de l’année 2014, plusieurs opérateurs économiques, réunis autour des structures syndicales diverses décidèrent de soutenir les efforts du gouvernement provinciales dans l’embellissement de la ville. Ainsi, Le célèbre club des pétroliers donna le ton en s’engageant à financer la construction des routes provinciales au travers d’une taxe créée à cet effet pour collecter les contributions de chaque opérateur économique de la corporation. 12 ans après le déversement du volcan sur la ville de Goma et l’avènement des rebellions, des nouvelles constructions virent le jour, des très belles routes et infracteurs et plusieurs autres œuvres réalisées sous initiative privée. Il est important de souligner que la beauté de la ville de Goma n’est nullement l’œuvre de l’état congolais, mais plutôt des initiatives privées des commerçant réunis en structures syndicales.

Une beauté extérieure qui cache des ordures à l’intérieure

La beauté extérieure de la ville de GOMA cache depuis 1994 un secret, une réalité différente de celle qu’on s’image de prime à bord. Une réalité dont seuls les gomatraciens (habitants de la ville) ont le privilège de connaitre et d’en tirer profit. Il y règne un climat d’insécurité totale entretenue par un dangereux conflits inter-ethnies que n’aura jamais connu la RDC depuis son Independence, un conflit ethnique, tribal et identitaire extrêmement sanglant qui oblige chaque ethnie du Nord-Kivu (à partir de l’année 2006) à créer sa propre milice armée, craignant pour sa propre survie, ses terres et sa postérité. Plusieurs touristes et étrangers venus contempler la beauté théorique et les beaux paysages de GOMA, ont été kidnappés, assassinées, empoisonnés, attaqués et menacés. Il est très difficile de détecter l’hypocrisie qui anime les rapports sociaux, professionnelles et culturelles dans la ville. Des règlements de comptes et un niveau de banditisme urbain qui a atteint un seuil inqualifiable et qui oblige des grandes personnalités politique ou économique à séjourner à GYISENI (ville rwandaise frontalière à celle de GOMA).

La beauté de la ville de GOMA s’étend sur 10.000 Km2 environ sur les 66 324 km2 que compte toute la ville. En quittant la ville (vers les territoires de MASISI et RUTSHURU), existent des villages extrêmement misérables ou règnent une pauvreté et un taux de criminalité indescriptible. Selon la MONUSCO, 90% des territoires du Nord-Kivu sont dirigés par des rebelles et milices ethniques et groupes armés qui y ont installés des administrations parallèles indépendantes du gouvernement provincial et de L’état congolais. Incapable de superviser toute la province, le gouvernement provincial collaborent officiellement avec les groupes armés et milices ethniques notamment à l’occasion de grandes activités d’intérêts Nationals tel que les élections présidentielles et législatives ainsi que les épreuves scolaires.

La discrétion et l’hypocrisie sont des vertus importantes dans la ville de GOMA. Elles se sont imposées comme valeurs conventionnelles et culturelles dans la ville à cause d’un cycle de règlements décompte, assassinats et meurtres qui règne dans la ville depuis 1994. La ville de Goma est très belle de l’extérieur, mais extrêmement vilaine à intérieure. Il est important de prendre conscience de ces enjeux avant de s’y installer ou d’y entreprendre une activité quelconque.

Fabien Olondo